Énigme 7 – Bois d’avenue
La Saint Christophe, soit le mercredi 25 juillet 1894
Solution de l’énigme
Sans les nommer, cette énigme parlait des bornes frontières, situées entre la Suisse et la France. Le lien entre le texte et le visuel permettait très rapidement d’identifier cette thématique et de se documenter sur les différents épisodes historiques qui ont jalonné la délimitation de la frontière. L’énigme permettait ainsi d’identifier 5 dates clés pour résoudre l’équation indiquant le numéro de la borne à retenir, soit la borne numéro 117. Une fois cette énigme décryptée, le chercheur pouvait voir apparaître un heptagone sur sa carte, sans forcément encore savoir quoi en faire.
Ce qu’il fallait retenir
1. Un numéro à noter: 117
2. Un point sur la carte: la borne n° 117, coordonnées 2’507’000, 1’166’830
IS associées à l’énigme
#11: « Après réflexion, pour trouver la borne, le résultat est carré. » (avec un clin d’oeil aux 12 énigmes de Dalmas)
La résolution en détail
Titre
Le « bois d’avenue » était la zone lisière de la forêt du Risoud du côté de la Franche-Comté où les Bernois, alors propriétaires de l’actuel canton de Vaud, avaient interdit les coupes de bois, afin de garantir une barrière naturelle facilitant la défense du territoire. Le titre permet ainsi de confirmer à la fois le cadre historique et géographique de l’énigme.
Défrichée dès le Xe s., la forêt du R. fut vendue en 1344 avec la vallée de Joux au duc de Savoie et les droits d’usage accordés à la population locale. Les Bernois, devenus propriétaires en 1536, abergèrent la partie occidentale du R. à la commune du Lieu en 1543; ils délimitèrent la forêt en 1627 et 1719 (246 bornes) et, dès 1646, interdirent stratégiquement le défrichement d’une zone lisière (dite bois d’avenue) face à la Franche-Comté. Dès 1635, des gendarmes avaient été établis (contrebande de bois et vol de bétail). Le grand procès du R. (1762), suite aux coupes abusives, mit un terme à des années de conflit entre Berne, qui vit sa propriété confirmée, et les communes, dont les droits d’usage furent limités. Le canton de Vaud entra en possession du R. en 1803, racheta les droits en 1901, cédant 39% de la forêt aux communes qui se partagèrent ce territoire en 1910. [source: dictionnaire historique de la Suisse]
Visuel
La borne du visuelle est « générique », elle ne représentait aucune borne en particulier, mais permettait de plonger le chasseurs dans l’univers de cette frontière en pleine forêt, qui garde certainement encore quelques secrets. La borne arbore l’une des dates clés qu’il s’agissait de découvrir, ce qui la distinguait aussi des 4 autres, et fournissait ainsi l’indice qu’il fallait la laisser de côté. ainsi que les inscriptions successives, littéralement taillée l’une sur l’autre. La mention LP, pour Liberté et Patrie et l’écusson vaudois, indique que la période d’intérêt ne se limite pas à l’époque bernoise.
L’anecdote de l’auteur
Le dessin a effectivement été composé à partir d’éléments de différentes bornes et le paysage est « inventé ». Il ne servait donc à rien de tenter de localiser la borne du visuel, procédé qui aurait par ailleurs largement avantagé les chercheurs locaux.
Texte
La première phrase du texte faisait référence à une borne en particulier, afin de planter le décor et mentionner la période de la domination bernoise comme principale période durant laquelle la frontière et donc les bornes ont été modifiées. Au moment de choisir laquelle des dates n’est pas à retenir dans l’équation, cette indication était importante.
Le cryptogramme se résolvait à l’aide du code miroir (aussi appelé code atbash), suggéré par l’idée de frontière (Z = A, Y = B, X = C, etc.). Appliqué sur MLGV C, on obtient NOTE X, confirmant ainsi le choix du code. Appliqué à la suite de lettres, au nombre évocateur de 36, on obtient:
ACM MIIN CDDMXSX CCDMMXC CCDDIL XXCCVIVLI
Bien que ces lettres faisaient penser à des nombres romains, l’on ne trouvait rien de probant. Il fallait alors se laisser inspirer par le nombre de lettres, soit 36 et penser au carré (confirmé par l’IS #11 et soufflé par le B•R du visuel, soit 2 • 18 = 36), ce qui donne:
En lisant à la verticale, et sachant que l’on cherche des années, l’on obtient:
ANS MDCCCXXIV MDCCLI MDCCXVI MDCXLIX MDCI
Ne restait alors plus qu’à convertir les chiffres romains en chiffres arabes pour lire:
ANS 1824 1751 1716 1649 1601
Soit les épisodes successifs de rectifications des frontières, comme on pouvait les trouver si l’on se plongeait dans l‘histoire des bornes.
Pour résoudre l’équation, il s’agissait de remettre ces dates dans l’ordre chronologique:
1= 1601, 2= 1649, 3=1716, 4=1751, 5=1824
Puis d’effectuer le calcul en remplaçant les chiffres de 1 à 4 par les dates correspondantes:
1751 – 1716 + 1649 + 1601 = 3285
La borne n° 3285 n’existant pas, il s’agissait de trouver une piste alternative. Celle-ci était fournie au chercheur sous la forme de l’indication LL.EE séparant le groupe de 4 chiffres en deux.
1. 16+01=17
2. 16+49=65
3. 17+16=33
4. 17+51=68
68 – 33 +65 + 17 = 117
« Note X » où X=le numéro de la borne
Rappel de la solution
1. Un numéro à noter: 117
2. Un point sur la carte: la borne n° 117, coordonnées 2’507’000, 1’166’830
Pièges/fausses pistes
- Considérer les dates dans l’ordre de découverte (anti-chronologique) amenait immanquablement dans un cul de sac.
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